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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 12:40

 

Le politiquement correct n'est pas toujours aussi convenable qu'il prétend l'être.

Le politiquement correct nous vient des Etats-Unis ; c’est une traduction littérale du « politically correct » anglais.

 

Il impose de désigner certaines catégories d’individus, identifiés par leur sexe, leur race, leur culture, leur préférence sexuelle, leur handicap, leur profession ou autre, de manière non discriminante ; ce qui est un paradoxe quand on pense que la langue sert surtout à distinguer ce à quoi elle se réfère ("paradoxe" étant le terme politiquement correct pour dire absurde). 


 

Voici une démonstration de ce paradoxe (la liste n'est pas exhaustive) :

« Sans domicile fixe » pour « clochard »

On abrège souvent « sans domicile fixe » par l’acronyme SDF pour être encore moins choquant : avec sa consonance administrative, SDF devient tout à fait neutre. Mais en quoi SDF serait-il moins péjoratif que « clochard » ? L’usage de l’acronyme déshumanise la personne dont on parle. On peut se demander si cette façon de parler ne trahit pas une volonté de se voiler la face, de se dérober face au problème.

 

Une personne « non voyante » pour une personne « aveugle »

Pourtant, on continue d’employer le terme « chien d’aveugle ».

Où est la logique ? En plus, « non voyant » est ambigu et pas très flatteur, puisque cela peut aussi être compris dans le sens de « non visible ». À noter que c’est d’ailleurs précisément ce que fait le politiquement correct : gommer tout ce qui ne cadre pas avec la norme par le biais de contorsions verbales.


Une personne « en recherche d’emploi » pour un « chômeur »

Le but de cette périphrase est d’aboutir à une connotation positive.

On met l’accent sur le fait que la personne cherche un travail.

Sous-entendu : lorsqu’on est « chômeur », on est forcément inactif.

 

« Animateur d’espaces verts » pour « jardinier »

Cette circonlocution tarabiscotée cultive le flou artistique.

Résultat : on ne comprend pas de qui on parle. Le métier de jardinier est-il donc aussi dévalorisant que ça pour ne pas le nommer clairement ?

L’art de faire compliqué quand on peut faire simple…


« Technicien de surface » pour « nettoyeur »

De même inspiration que le précédent, toujours aussi vague. À force d’être dilué, le langage se vide de tout sens.


« Travailleur/euse du sexe » pour « prostitué(e)»

Un autre exemple aberrant. Alors que le politiquement correct est censé épurer les mots pour les rendre plus acceptables, « travailleur/euse du sexe » aboutit à l’effet inverse en appelant un chat un chat : avec l’usage du mot « sexe », l’activité est clairement décrite dans toute sa crudité.

 

Le Politiquement Correct : " La Nouvelle Censure " ?


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commentaires

U
<br /> Ce qui me rassure c'est de voir qu'ils y a encore des cerveaux qui fonctionnent à Beuvry.<br />
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L
<br /> Réfléxion très intéressante.<br />
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